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Les vendanges

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Depuis quelques années, des amateurs de vin ou de vignes se sont lancés dans la plantation d’un vignoble. J’en recense cinq dans notre village. Parmi nos vignerons, le plus ancien s’est lancé dans cette aventure tout en étant encore dans la vie active, trois autres sont encore en activité professionnelle et le dernier a attendu la retraite pour s’y plonger.

J’ai dit aventure, et je crois que le mot n’est pas trop fort. Le travail de la terre, quel qu’il soit, est exigeant: ne dit-on pas que s’en prendre à la terre, c’est s’en prendre à son maître. Et on voudrait connaître les motifs qui poussent des pensionnés à se lancer pareil défi.

Préparer la terre pour y planter des vignes, les planter même, est une chose ; les entretenir, cueillir le raisin et faire en sorte d’obtenir du vin, du vin qui se boit, en est une autre.

Il est vrai que réussir son année n’est pas toujours en rapport avec le temps qu’on y investit.

Et puis, après des mois de labeurs et de surveillance du ciel, arrive, enfin, le temps des vendanges. J’ai cueilli des pommes, des poires, tous les fruits des arbres de nos vergers, j’ai fait les foins et les moissons, mais je n’avais jamais vendangé. Nous n’étions pas dans la région.

Pour la première fois, j’ai donc «vendangé». Il est vrai qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre. Très enthousiaste de participer à cette noble tâche, qui tout compte fait, n’est pas un travail, mais un plaisir, j’ai commencé à vendanger en sifflotant et en bavardant avec les propriétaires du cru Il faisait très beau et très tranquille, un calme toutefois quelque peu perturbé par la pétarade lancinante d’une tondeuse pas très éloignée. A part cela, tout allait bien. Très vite, cependant, les bavardages se sont faits moins intenses et les manches se sont retroussées. Si le plaisir restait, les choses n’étaient pas si simples. Il faut agir avec minutie. Découvrir la grappe qui se cache derrière une feuille, et quelle feuille, celle de vigne, toujours en position courbée car les grappes se logent au bas du pied de vigne, tailler à bon escient, nettoyer la grappe si le mildiou a fait quelques dégâts, remonter la pente pour vider le seau dans un grand cageot … et on se rend compte que c’est un vrai travail. D’ailleurs, la propriétaire du lieu vendangeait assise, se laissant glisser le long de la pente.

Mais, j’étais heureux en voyant ces raisins, juteux à souhait, prêts à livrer leur noble jus, car après la cueillette, vient la vinification, et ça c’est une autre histoire.

Et ce vin, quelle sera son appellation ? Pour nos amis, ce sera un premier cru, voire un grand cru, puisque c’est leur premier vin, celui dont on se souviendra toujours. Comme de son premier amour!

Ce vin sera en tout cas dégusté au sein du CAVET: Confrérie des Amis Viticulteurs d’Evegnée-Tignée… Rêvons un peu !

Après l’effort, un délicieux morceau de tarte faite maison et un bon verre de vin du coin ponctuaient ce bel après-midi.

A refaire !

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