La grosse Bertha
Le 4 août à 8 h. du matin, l'armée allemande déploie ses
Informations Techniques
- Nom officiel: M 42
- Surnom: Dicke Bertha (grosse Bertha), Fleissige Bertha (Bertha l'assidue)
- Calibre: 420mm (16,5 in).
- Portée: 12.5Km (7.7 miles).
- Poids total: 70 To
- Poids obus: 800KG (1763lb).
- Vitesse d'éjection: 400M/s.
La grosse Bertha n'est vraiment pas une arme à longue portée. Bien que d'un calibre important 420mm, ce n'est pas non plus le calibre le plus gros. Cependant, c'est certainement la pièce d'artillerie la plus connue de la première guerre mondiale et peut-être même de tous les temps. Elle est d'ailleurs souvent confondue avec le canon qui bombarda Paris
En 1900 l'usine d'armements d'Alfred Krupp à Essen construisait déjà des canons de marine de 420mm et des obusiers de 350 mm. Mais en 1908 le grand état-major allemand charge la société Krupp d'élaborer une pièce d'artillerie capable de détruire les fortifications françaises, c'est à dire de percer 3m de béton armé et briser les tourelles en acier au nickel.
C'est le professeur Rausenberg qui fut chargé de la conception de l'arme. Le capitaine Becker se chargea quant à lui des calculs balistiques visant à déterminer le poids et la forme du projectile ainsi que la charge de poudre nécessaire. Les ingénieurs élaborèrent le gamma-gerät, un obusier démontable de 420 mm pour un poids de 170T. Lors des premiers essais effectués en 1909 le canon s'est montré particulièrement précis et a atteint une portée maximale d'environ 14,5Km.
Par contre les obus perforants essayés sur des dalles de béton n'explosaient pas. En effet, sous la violence du choc, l'explosif se tassait à l'avant de l'obus, celui-ci n'étant plus en contact avec le retardateur, la mise à feu ne pouvait se produire. Le problème fut résolu par l'utilisation de blocs d'explosifs pré-comprimés et scellés par un ciment spécial.
Une grande variété d'obus de formes et de poids différents a été testée afin d'obtenir la meilleure combinaison entre les performances balistiques et les performances de pénétration. Le compromis fut trouvé avec un obus de 1150 kilogrammes chargé de 144Kg d'explosifs.
Cependant, cette pièce de par son poids ne pouvait être transportée que par voie ferrée en pièces détachées limitant son champ d'action et sa mobilité en cas de bombardement des voies.
Bien qu'intéressée, l'armée demanda à ce que la pièce soit plus mobile et qu'elle puisse être acheminée par rail ou par route.