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Ebenisterie Gohy

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Qu'on entre par le côté atelier impeccablement rangé et organisé ou par le côté maison chaleureusement aménagée avec goût et vrai sens pratique, on comprend tout de suite qu'on est chez des spécialistes de ce beau métier qui a trait à l'intimité des gens. Rentrer chez Gohy, c'est aussi pénétrer dans la vitrine de leur savoir-faire.

Artisans de chez nous et fiers de l'être…

L'Ebénisterie Gohy-Thonon ou une leçon sur le tenon et la mortaise.

Pour ce nouveau numéro, le Vî Tiyou s'est invité 23 rue Tempiet chez Serge et Chantal Gohy... Qu'on entre par le côté atelier impeccablement rangé et organisé ou par le côté maison chaleureusement aménagée avec goût et vrai sens pratique, on comprend tout de suite qu'on est chez des spécialistes de ce beau métier qui a trait à l'intimité des gens. Rentrer chez Gohy, c'est aussi pénétrer dans la vitrine de leur savoir-faire.

C'est qu'on est artisan de tout chez Gohy : de la restauration de meuble bien sûr, mais aussi de la façon de cuisines équipées, qu'elles soient « design » ou de « style », de terrasses en bois, de chaises, de tables, de fauteuils, de bancs d'intérieur ou d'extérieur, de bureaux, de meubles de salles de bain ou de placards de rangement… Réaliser une fenêtre, meubler un studio de A à Z, monter une véranda ou restaurer le châssis en frêne cintré d'une voiture ancêtre Peugeot de 1927 ne sont que problèmes que Serge se montre techniquement très expert à solutionner, surtout quand Chantal le motive à satisfaire les moindres desiderata des clients... C'est le royaume du « sur mesure », du cas particulier et… du cas général… On y travaille toutes les essences de bois, y compris et bien étonnamment les panneaux stratifiés, car, il faut le souligner, Serge et Chantal sont aussi les spécialistes des petits meubles modernes. Mais attention ! Il arrive à Serge de refuser une commande, comme celle de Madame Bontemps qui voulut un jour remplacer la planche en bois du « petit endroit » au fond de sa cour…

Vous commencez à le comprendre, Chantal et Serge travaillent ensemble et sont complémentaires. Lui s'occupe du côté technique des projets, tandis qu'elle gère le côté pratique, esthétique, relationnel et artistique. Un devis est toujours relu par nos deux compères avant d'être présenté au client que Serge met un point d'orgue à satisfaire, car il sait que c'est la recette pour qu'il revienne à lui et/ou en amène d'autres. Chantal intervient beaucoup lors des finitions (peintures, vernis, patines), étapes fastidieuses mais indispensables qui font toute la différence. Serge est arrivé dans le métier après des études techniques, une expérience à l'école d'architecture et un emploi comme conducteur de travaux à la ville de Verviers. Après un congé sans solde de deux ans, il s'est « lancé » définitivement en tant qu'indépendant comme ébéniste artisan.

Quand on choisit cette option, on sait qu'il ne faudra ni compter ses heures, ni s'épargner. Par contre, on a la satisfaction de pouvoir organiser ses horaires souplement et selon ses aspirations. Serge commence sa journée vers 9H à l'atelier, mange à midi pile, digère en lisant quelques pages d'un roman et retourne à son ouvrage vers 13H30 jusque 16H, heure à laquelle Chantal lui a préparé un petit goûter sucré qui lui donnera l'énergie nécessaire pour retourner à la tâche jusque vers 18H30… Si le téléphone sonne, c'est souvent Chantal qui assume, à moins qu'elle ne soit en « vadrouille »… Ne pensez pas que cette apparente routine soit la règle, il est arrivé à Chantal et Serge, pour boucler des commandes urgentes, de travailler sept semaines d'affilée sans un jour de repos.

L'informatique a fait son entrée à l'ébénisterie d'une façon relativement discrète voici une bonne dizaine d'années. L'ordinateur sert surtout pour les devis, le courrier et la comptabilité, mais il parait qu'un site Web est en chantier... Serge se fie à son coup de crayon pour donner une forme aux projets de ses clients. L'atelier est équipé d'outils classiques et c'est avec l'aide de Joseph Massart que les machines anciennes ont été modifiées pour atteindre une précision au dixième de millimètre près.

Ce métier reste ouvert aux jeunes qui souhaitent postuler comme placeurs pour des marchands ou comme ouvriers pour un patron ébéniste ou menuisier. Ils peuvent aussi s'installer comme indépendants, en s'entraidant par collaboration sur certains chantiers conséquents. Serge et Chantal, eux, ont choisi de travailler en comité très restreint, à leur domicile sous leur propre gouverne.

Ils y trouvent une certaine harmonie de vie qui les satisfait. Ce qui contribuerait à leur bonheur, s'ils avaient plus de terrain et plus de moyens, c'est un atelier un peu plus vaste avec un espace de stockage. Il y a bien certaines nuisances dues aux bruits des machines, aux odeurs de peintures et à la poussière de bois mais ils les supportent. Pour eux, il est hors de question de travailler dans un hangar presque industriel. Ils aiment évoluer dans leur cadre familial, « être dans leurs meubles » selon l'expression qui prend ici tout son sens. Ils aiment le calme, la douce chaleur du poêle de l'atelier que Serge alimente l'hiver avec des copeaux.

La maison fait partie intégrante de l'entreprise et, comme nous, vous serez bien reçus si vous y allez. Serge et Chantal sont assez réservés de nature et il faut un peu savoir les « dénicher », mais quand on a franchi le pas, on entre dans leur monde sympa et humble. C'est un atout de nos jours où tout est si impersonnel et régi par le matraquage publicitaire. Ici, on trouve une manière différente d'envisager l'achat d'un meuble, une démarche plus réfléchie, plus mûre et loin d'être plus onéreuse si on compte bien tout, notamment service et garanties...

Serge est né en 1952, déjà sur une table (de cuisine) comme il se plait à le dire, dans une famille de très bons bricoleurs où c'était héréditaire. Son grand-père maternel était tonnelier et était si connu à Theux, que le train faisait, entre deux gares, un arrêt spécial devant chez lui pour charger la marchandise… Serge, c'est dans les meubles qu'il a trouvé sa voie. Il a su montrer qu'il avait les qualités que ce métier lui demandait : la minutie, la précision, la concentration, le sérieux, le calme, l'expertise… Quant à Chantal, elle a pris le train en marche avec dans ses bagages une certaine psychologie de l'écoute, le sens de l'observation, l'art du conseil attentif, le talent d'une décoratrice, le don de la « finisseuse » patiente… Bref, le train n'a pas du siffler trois fois pour elle...

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