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ARTISAN DE CHEZ NOUS ET FIER DE L'ETRE.

Laurent, jardinier « ZEN »…

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Le Vî Tiyou a rencontré Laurent COLSON, installé comme jardinier indépendant depuis avril 2007 à Evegnée rue Matefosse 63 (GSM : 0477/231/895).

Quand on demande à Laurent comment on devient jardinier, Laurent nous parle des différentes filières pour y arriver, mais surtout de la sienne : trois ans de patronat passés chez un « maître de stage » à Verviers… C'est là qu'il a appris les ficelles du métier, sur le terrain, aux côtés de Roland JACQUES, alternant, chaque semaine, 4 jours de travail sur chantier avec un jour de cours de gestion, de 14H à 22H, organisés par les formations PME de Huy… Comme c'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en taillant, élaguant, tondant, bêchant, scarifiant, pulvérisant (et j'en oublie) qu'on devient jardinier…

De nos jours, recourir aux services d'un jardinier est une démarche qui s'est démocratisée nous dit Laurent. Jadis, seules les familles fortunées aux luxueuses propriétés engageaient un jardinier… C'était même quelque chose d'un peu « snob ». Maintenant les clients font appel à quelqu'un comme lui pour les tâches et les motifs les plus variés : planter des jardinières, créer un parterre ou une rocaille, entretenir une pelouse ou des haies, tronçonner un vieil arbre... Et pour Laurent : « varietas delectat » justement, c'est en enchaînant des journées qui ne se ressemblent pas qu'il est le plus heureux, tout en restant polyvalent.

Jardinier est un métier à « sentir » et qui requiert une bonne condition physique toute en souplesse nous confesse Laurent

Avoir un bon moral est indispensable, car c'est un secteur ou l'on dépend beaucoup de la météo et, où il faut savoir faire face aux imprévus, en rebondissant sans s'offusquer de devoir chambouler le programme d'une semaine organisée de longue date, tout en tenant bien compte des priorités. On est amené à poser les bonnes questions et à être à l'écoute des clients, de même qu'un peu psychologue, à défaut d'être magicien…

Il vaut mieux être expert pour accorder les bonnes plantes aux bons terrains et pouvoir faire preuve d'une certaine technicité et dextérité. Un bon sens de l'esthétique et l'amour du « beau travail » sont des piliers nous confie Laurent qui est manifestement un éternel insatisfait. Il aime qu'on remarque quand il est passé, et affectionne qu'on le tienne au courant de l'état de santé des plantations qu'il a réalisées… Laurent a aussi la mémoire des jardins qui sont tous différents et doivent « s'apprendre ». Les côtés administratifs auxquels il se doit de s'atteler plus que de temps en temps ne sont pas à enterrer…

Contrairement à ce qu'on peut penser, il ne fait pas toujours calme autour d'un jardinier, en effet, de nombreuses machines aux bruits assourdissants sont nécessaires à la bonne réalisation de pas mal de travaux. Et qui dit machines, dit entretien…

Heureusement, Laurent est bien entouré, son papa qui en connait un brin sur le sujet, est capable de maintenir en bon état une vieille tronçonneuse de 25 ans d'âge… C'est que Laurent ne veut pas dépenser tout de suite trop d'argent à des investissements non justifiés qui induiraient une charge trop lourde, c'est quelqu'un de prudent et de pondéré. Il lui est évident qu'on peut déjà faire plein de choses avec un simple sécateur, un râteau, une bêche et la tondeuse de Maman… Il n'y a pas longtemps, Laurent roulait encore dans une vieille Nissan Sunny de 1992 dans laquelle il avait rabattu les sièges à l'arrière…

Pendant ses études, Laurent gagnait un peu d'argent, ce qui lui a permis d'accumuler de quoi acheter le matériel de base nécessaire à la réalisation d'une majorité de travaux. Des investissements sont encore prévus, surtout en vue de faciliter et affiner son boulot au quotidien. Laurent espère aussi, un jour, pouvoir s'adjoindre l'aide d'un apprenti, tant pour l'aider, que pour lui enseigner le métier et lui servir de modèle, car c'est quelque chose de très gratifiant à ses yeux.

Et puis, un peu de compagnie et de soutien seront de bon aloi car, même si le métier est agréable par beaucoup de côtés : travail à l'air, horaires flexibles, nombreux contacts sociaux, il reste des aspects plus nuisibles au maintien d'un bon moral, comme par exemple les longues périodes de pluie, la lenteur de l'obtention de résultats, parce qu'une plante ça grandit toujours trop lentement pour les clients pressés… Dans les aspirations de Laurent, on trouve encore le désir de continuer à se faire connaître, celui de fidéliser ses clients ou, dès que ce sera possible, de se faire aider par un comptable…

Mais ce qu'il souhaite le plus, c'est de toujours être là dans 30 ans, à vivre de ce métier dans lequel il se sent bien.

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